Suite au mécontentement de ses utilisateurs et à la mauvaise publicité associée, WeTransfer a pris la décision de clarifier la situation : vos données ne seront pas utilisées pour entraîner leur modèle d’intelligence artificielle. Mais, il est peut-être déjà trop tard…
L’article 6.3 de WeTransfer au cœur du débat
WeTransfer a voulu faire preuve de transparence auprès de ses utilisateurs en effectuant une mise à jour de ses conditions générales d’utilisation. L’idée étant d’avertir sur l’exploitation des fichiers partagés via ce service à des fins d’entrainement de l’intelligence artificielle. Une évolution très mal reçue, et à juste titre, personne n’a envie que WeTransfer aille lire le contenu des données partagées. Résultat, WeTransfer s’est mis tout le monde à dos…
En réaction aux mécontentements des utilisateurs, WeTransfer a pris la décision de réviser l’article 6.3 de ses conditions générales d’utilisation (CGU). C’était déjà le cas au moment où j’ai rédigé un article pour avertir des nouvelles intentions de WeTransfer : preuve que l’entreprise hollandaise n’a pas traînée pour revoir sa copie. Erreur de communication ou changement de stratégie ? Nous l’ignorons finalement…
La version actuelle de l’article 6.3 n’évoque plus l’IA : “6.3. Licence accordée à WeTransfer. Afin de nous permettre d’exploiter, de vous fournir et d’améliorer le Service et nos technologies, nous devons obtenir de vous certains droits relatifs au Contenu couvert par des droits de propriété intellectuelle. Par la présente, vous nous accordez une licence libre de redevance pour utiliser votre Contenu dans le but d’exploiter, de développer et d’améliorer le Service, le tout conformément à notre Politique de confidentialité et de cookies.”, peut-on lire dans la version actuelle des CGU.
Pour rappel, les nouvelles CGU entreront en vigueur à compter du 8 août 2025.
WeTransfer tente de clarifier la situation
Au-delà d’avoir mis à jour ses CGU, WeTransfer a planifié un article de blog pour clarifier la situation et présenter ses excuses. L’occasion d’obtenir des précisions intéressantes.
Avant tout, WeTransfer confirme que les utilisateurs restent pleinement propriétaires de leurs contenus. C’est inscrit noir sur blanc dans la section 6.2 : « Nous ne revendiquons aucun droit de propriété sur le contenu ». Les droits d’auteur et la propriété intellectuelle restent donc aux mains des utilisateurs.
Par ailleurs, WeTransfer demande une licence d’utilisation sur les contenus pour pouvoir opérer ses services : hébergement, distribution, prévisualisation, etc. La formulation dans la nouvelle section 6.3 a pu faire craindre une utilisation via l’IA, mais la société précise qu’il n’y a pas de changement de fond par rapport à l’ancienne version (section 10.5 des précédentes CGU). D’autres services Cloud intègrent probablement des dispositions équivalentes.
Le passage le plus controversé faisait référence à l’utilisation de contenus pour améliorer l’IA et ses systèmes de modération via le machine learning. Dans cet article, WeTransfer reconnaît que cela a pu prêter à confusion. La société assure ne pas utiliser l’IA pour analyser ou exploiter les fichiers envoyés et a retiré cette mention de la version finale de ses conditions.
“Nous n’utilisons pas l’apprentissage automatique ou toute autre forme d’intelligence artificielle pour traiter le contenu partagé via WeTransfer.”, peut-on lire.
L’exploitation des contenus à d’autres fins, notamment via des tiers, est aussi un point inquiétant de la précédente version des CGU. À ce sujet, WeTransfer insiste sur le fait que ses pratiques sont conformes au RGPD et que les contenus ne sont ni vendus à des tiers, ni utilisés à d’autres fins que la fourniture du service de partage de données.
Qu’en pensez-vous ? Personnellement, je pense que le mal est fait : la confiance semble rompue entre WeTransfer et ses utilisateurs, qui devrait être particulièrement méfiant désormais…
Source
Ingénieur système et réseau, cofondateur d’IT-Connect et Microsoft MVP “Cloud and Datacenter Management”. Je souhaite partager mon expérience et mes découvertes au travers de mes articles. Généraliste avec une attirance particulière pour les solutions Microsoft et le scripting. Bonne lecture.