
CryptPad, la suite bureautique open source et française, se retrouve sur le devant de la scène après avoir été utilisée par l’ONU à la place de Microsoft Forms. D’où provient cette solution ? Dans quel contexte a-t-elle été utilisée ? Voici ce que l’on sait.
Quand l’ONU utilise CryptPad à la place de Microsoft Forms
CryptPad, c’est l’histoire d’un projet open source français développé par une équipe de 9 personnes au sein de XWiki SAS, une entreprise parisienne spécialisée dans les logiciels libres, cette suite bureautique collaborative en ligne mise sur la confidentialité des données, notamment grâce au chiffrement de bout en bout. CryptPad c’est aussi le fruit d’un projet de recherche lancé en 2006 autour de l’édition de documents en temps réel, de façon collaborative.
Interrogé par FOSS Force, Ludovic Dubost, fondateur de XWiki SAS, raconte : “CryptPad est construit par une équipe de neuf personnes chez XWiki SAS, une entreprise vieille de 20 ans qui croit au logiciel libre et veut contribuer à créer des technologies de qualité que tout le monde peut utiliser, tout en en vivant.” – CryptPad se présente comme une alternative aux suites collaboratives proposées par les GAFAM, et donc à des suites comme celles de Microsoft et de Google.
En mars dernier, les Nations Unies (ONU) ont choisi de se tourner vers CryptPad Forms, à la place de Microsoft Forms qui est plutôt leur outil habituel. Dans le cas présent, la solution CryptPad a été utilisée pour collecter les signatures en faveur de leurs Principes de l’Open Source. Une reconnaissance inattendue, mais appréciée, à juste titre.
“Aujourd’hui, nous sommes très fiers d’annoncer que les Nations Unies sont passées de Google Forms à CryptPad Form pour la collecte d’approbations sur les Principes Open Source des Nations Unies.”, peut-on lire sur Fosstodon.
Un modèle économique fondé sur les dons et les abonnements
Si la technologie séduit, le défi reste économique. Contrairement aux grandes plateformes, CryptPad ne vend ni données, ni publicités. D’ailleurs, il n’y a aucune collecte de données. Le modèle économique actuel repose uniquement sur les abonnements et les dons des utilisateurs, comme pour d’autres projets open source. Actuellement, cela représente environ 20 % du financement de la plateforme.
À ce sujet, Ludovic Dubost, précise : “Pour que le projet soit totalement pérenne, nous devons atteindre un niveau bien plus élevé. Pour cela, nous pensons qu’il faut continuer à faire connaître CryptPad, atteindre plus d’utilisateurs.”
Quelques chiffres montrent que CryptPad dispose déjà d’une base d’utilisateurs solides :
2 millions de documents sont ouverts chaque mois par 200 000 utilisateurs
Plus de 1 000 abonnés payants à la plateforme
Le projet CryptPad est sous licence AGPLv3, ce qui est un détail important, car cela garanti que les modifications apportées au code source devront rester publiques. “Nous accueillons la concurrence basée sur notre code, mais cela doit se faire à armes égales.”, affirme Ludovic Dubost.
La solution CryptPad assure le chiffrement bout en bout des données et elle s’appuie en partie sur une autre solution bien connue : ONLYOFFICE. Elle dispose de plusieurs applications répondant à de nombreux besoins : tableur, traitement de texte, présentation, formulaire, diagramme, la création de slides en MarkDown, et même un éditeur de code en ligne. Vous pouvez collaborer à plusieurs sur un document et CryptPad propose des fonctions comme les disques d’équipe, le contrôle d’accès, etc. La documentation officielle évoque aussi la possibilité d’auto-héberger CryptPad sur son serveur.
Rendez-vous dès maintenant sur cryptpad.fr pour tester la solution.
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Ingénieur système et réseau, cofondateur d’IT-Connect et Microsoft MVP “Cloud and Datacenter Management”. Je souhaite partager mon expérience et mes découvertes au travers de mes articles. Généraliste avec une attirance particulière pour les solutions Microsoft et le scripting. Bonne lecture.