
I. Présentation
Dans ce tutoriel, nous allons aborder la notion de partitionnement de disque sous Windows. Quels sont les types de partitions ? Qu’est-ce qui différencie les formats GPT et MBR ? Comment formater un disque sous Windows ? Nous répondrons à ces différentes questions.
Le partitionnement en informatique consiste à diviser une entité de stockage de masse physique (disque dur, SSD, stockage RAID, etc.) en une ou plusieurs entités de stockage logique appelées partitions. Chacune des partitions sera désormais perçue comme étant un disque à part entière. Un peu comme si l’on divisait une maison en pièces, chacune d’elles ayant bien sûr un rôle bien précis.
Plusieurs raisons peuvent pousser à la création des partitions sur un stockage physique. On peut avoir entre autres :
Une meilleure gestion et organisation des données sur le disque à travers la séparation des fichiers système, des données personnelles. Ce qui pourrait, par exemple, faciliter la récupération de ses données personnelles au cas où l’ordinateur n’arriverait plus à charger le système d’exploitation. De plus, chaque partition créée peut être utilisée pour stocker une ou plusieurs types de fichier(s) spécifiques parmi nos données personnelles (ex : une partition pour les fichiers multimédias, une autre pour les fichiers bureautiques, une autre pour les applications, etc.).
La sécurité et la protection des données, car en cas d’attaque ou de corruption d’une des partitions, les autres ne seront pas forcément impactées (en fonction du type de menace).
La flexibilité et la compatibilité, au cas où on souhaiterait, par exemple, faire du dual boot, en installant chacun des systèmes d’exploitation sur des partitions distinctes. De plus, on peut aussi créer des partitions en fonction du volume des fichiers qu’on souhaite stocker.
L’amélioration des performances, en ce sens que la séparation des fichiers systèmes et les données personnelles permet de réduire la fragmentation. L’accès rapide aux données personnelles par le système d’exploitation est aussi largement favorisé lorsque ces deux entités sont situées sur des partitions distinctes.
Etc.
II. Les types de partitions de disque
En fonction des besoins fonctionnels, il existe théoriquement trois types de partitions de disque :
La partition principale qui est généralement celle proposée comme unité stockage pour accueillir le système d’exploitation.
La partition étendue généralement utilisée pour sauvegarder les fichiers personnels. Il n’est pas possible de démarrer Windows à partir de cette dernière.
La partition logique qui n’est qu’une subdivision d’une partition étendue.
Après avoir choisi la partition devant abriter le système d’exploitation et lancé l’installation de ce dernier, trois autres partitions peuvent également être automatiquement créés :
La partition système qui est celle à qui le BIOS/UEFI passe le relais de démarrage après avoir effectué le POST (Power-On Self Test). Cette partition contient les fichiers systèmes nécessaires au démarrage de Windows, est généralement de taille variable (entre 100 et 200 mégaoctets) et formatée en FAT32. Si cette dernière se retrouve endommagée, le système ne démarrera plus
La partition MSR ou Partition Réservée Microsoft, qui ne contient aucune donnée significative, mais qui est parfois utilisée par Windows pour des besoins de compatibilité avec certains logiciels. Cette partition peut aussi être créée manuellement et sa taille est généralement de 16 mégaoctets.
La partition de récupération, dont la taille minimale est de 300 mégaoctets et qui contient les outils de récupération de Windows (Windows RE), est souvent utilisée pour réparer le système en cas de soucis avec ce dernier.
Ces partitions sont rarement visibles depuis l’explorateur de fichiers de Windows. Cependant, on peut bien les observer depuis la console appelée Gestionnaire de disques.
Il existe par ailleurs un outil utilisé pour la création des partitions appelé table de partitionnement, et c’est ce dernier qui déterminera si on peut retrouver ou non l’ensemble de ces partitions sur un système quelconque.
III. Différence entre les formats GPT et MBR
La table de partitionnement est un outil logique stocké sur une unité de stockage physique (HDD, SSD, RAID, etc.) permettant de définir les procédures de création et de gestion des partitions sur un système donné en s’appuyant sur les éléments suivants :
Le type de partitions
La taille des partitions
Le nombre de partitions possibles
Etc.
Vous l’aurez certainement compris, cet outil agit un peu comme un architecte avant la construction d’une maison ou comme un chef d’orchestre, quand il s’agit de partitionnement. Cependant, l’implémentation d’une table de partitionnement sur un système dépend de certains facteurs dont le plus important est le BIOS (Basic Input and Output System) et/ou l’UEFI (Unified Extensible Firmware Interface).
C’est, en effet, ce dernier qui va déterminer le type de table de partitionnement qu’il est possible d’utiliser sur le matériel qu’on a en notre possession.
Bien qu’il en existe plusieurs types, deux tables de partitionnement sont principalement utilisées sur les systèmes Windows :
MBR (Master Boot Record) généralement utilisé avec le BIOS
GPT (GUID Partition Table) plus utilisé avec l’UEFI
Le Master Boot Record étant généralement utilisé sur des systèmes sous BIOS, se sert du premier secteur adressable d’un stockage (les 512 premiers octects) pour s’implémenter. Ce secteur est encore appelé « secteur d’amorçage ». Il ne crée qu’un seul exemplaire de table de partitions et ne peut gérer que quatre partitions principales au maximum. Chacune des partitions ne dépassant pas les 2,2 Téraoctets.
La table de partitionnement GPT est plus adapté pour des systèmes UEFI, même si elle peut aussi fonctionner sous BIOS. Elle s’écrit en deux exemplaires (au début et à la fin du stockage) dont un est utilisé comme outil de réparation en cas de soucis avec la table de partitionnement. Elle peut supporter jusqu’à 128 partitions primaires au total (distinguées chacune par un identifiant unique) et dont la taille peut atteindre les 18 exaoctets (environ 18,8 millions de téraoctets).
Voici un tableau synthétique faisant le récapitulatif des différences et des similitudes entre les deux tables de partitionnement :
CaractéristiquesMBR (Master Boot Record)GPT (GUID Partition Table)
Interface
BIOS
UEFI
Nombre de partitions max par disque
4
128
Taille de partitions max
2 Téraoctets
18 exaoctets
Types de partitions
Système, Windows, étendue, recovery
Système EFI, Microsoft System Reserved, Windows, recovery, étendue
Processeur adapté
32 ou 64 bits
64 bits
Il est bien-sûr possible de passer d’un type de table de partitionnement vers une autre sur un même volume. Cela peut cependant entrainer une perte des données sur ce dernier. Pensez à sauvegarder vos données importantes avant toute modification.
IV. Le formatage de disque sous Windows
Lorsqu’un nouveau disque est ajouté à un système, ce dernier doit subir un ensemble d’opérations qu’on désigne trivialement par « formatage », pour le rendre utilisable par le système. Le formatage en lui-même consiste à soumettre une partition ou un volume donné à un système de fichiers précis (FAT, FAT16, FAT32, ExFAT, NTFS, ReFS, etc.). On parle alors ici de formatage de haut niveau.
À côté de cela, il y a aussi d’autres actions à mener telles que le choix du type de table de partitionnement, la taille de partition, l’attribution de lettre ou de chemin d’accès, ou encore le nom du volume.
On peut bien évidemment formater et monter un stockage pendant l’installation du système d’exploitation. On peut aussi le faire après l’installation du système. Voici, en quelque sorte, ce que cela donne en pratique sous Windows. Nous verrons comment le faire avec l’interface graphique et en ligne de commande, avec l’outil diskpart.
A. Préparer un disque avec la console Gestion des disques
Cette première méthode, basée sur l’interface graphique, s’appuie sur l’utilisation de la console nommée “Gestion des disques”.
1. On se rend dans la console de gestion de disques de Windows (accessible depuis le Menu Windows, en saisissant « diskmgmt.msc » dans la barre de recherche du Menu). Sur Windows 11, vous l’avez aussi en effectuant un clic droit sur le menu Démarrer.
2. Un assistant d’initialisation de disque s’ouvre (car il détecte le nouveau disque) et nous demande ensuite de choisir la table de partitionnement à utiliser. On choisira GPT (le choix étant bien sûr libre) et on valide.
3. On fait ensuite un clic droit sur le disque sélectionné et on choisit le type de volume qu’on veut créer (volume simple ou RAID). Pour notre cas, c’est un volume simple.
4. Un assistant de création d’un volume simple s’ouvre ensuite et nous invite à continuer.
5. L’assistant nous demande de spécifier la taille de notre partition. Ici, on choisira la taille maximale du disque et on valide.
6. On attribue ensuite une lettre ou un chemin d’accès au volume pour que ce dernier soit monté à notre arborescence et lu par le système. C’est aussi ce qui permet de rendre accessible le volume directement dans l’Explorateur de fichiers de Windows.
7. On formate le volume avec le système de fichiers au choix en sélectionnant au passage quelques options proposées.
8. On valide l’opération.
9. On peut aller vérifier tout ça dans l’Explorateur de fichiers de Windows. Le volume visible avec le nom retenu, à savoir “DATA” et la lettre choisie : “E”.
Notre volume est enfin prêt à recevoir nos données !
B. Préparer un disque avec diskpart
Désormais, plutôt que d’utiliser l’interface graphique de Windows, nous allons préparer le nouveau disque avec l’outil diskpart (voir la documentation sur cette page). Cet outil en ligne de commande est présent nativement sur Windows. Il suffit de lancer une console PowerShell ou une Invite de commande en tant qu’administrateur pour commencer.
Ensuite, saisissez la commande suivante pour accéder à l’outil :
diskpart
Vous obtenez un terminal nommé DISKPART> au sein duquel vous allez pouvoir exécuter des commandes.
Voici, ci-dessous, la liste de toutes les commandes à exécuter pour obtenir le même résultat qu’avec la console graphique.
# Lister les disques
list disk
# Sélectionner le disque 1 (car c’est le nouveau disque)
select disk 1
# Nettoyer le disque (optionnel, mais à titre d’information)
clean
# Utiliser le format GPT
convert gpt
# Créer une nouvelle partition principale (elle occupera tout le disque)
create partition primary
# Formater la partition en NTFS (en mode rapide) et ajouter un nom
format fs=ntfs label=”DATA” quick
# Assigner la lettre E
assign letter=E
# Lister les volumes (pour voir le résultat)
list volume
# Quitter
exit
Voilà, le tour est joué !
V. Conclusion
À la suite de ce tutoriel, vous avez pu appréhender la notion de partitionnement sous Windows !
L’essentiel à retenir ici est qu’il faut à la fois tenir compte des caractéristiques matérielles des équipement à sa disposition et des objectifs (fonctionnels et sécuritaires) visés, avant d’opter pour un type de partitionnement spécifique. Cela vous permettra de gagner en temps et d’éviter de devoir tout recommencer à partir de zéro.
Technicien Informatique et Réseau, Gérant et Directeur Technique chez MEISTER INFORMATIK, une entreprise de services numériques basée à Yaoundé au Cameroun, spécialisée dans l’installation, la maintenance et le suivi des parcs informatiques des PME et des particuliers.