Depuis quelques jours, Doctolib notifie ses utilisateurs pour pouvoir exploiter leurs données. Une initiative qui vise à « soutenir la recherche et le développement de produits innovants ». En réalité, il s’agit d’entraîner les modèles d’intelligence artificielle (IA) de l’entreprise.
Des données anonymisées pour alimenter les efforts de Doctolib dans l’IA
« Afin de créer des solutions encore mieux adaptées à vos besoins et à ceux de vos praticiens, nous souhaitons utiliser et anonymiser vos données », écrit l’application française. Cela concerne, entre autres, le profil, l’historique des rendez-vous, les durées de téléconsultation, les notes médicales ou encore, les enregistrements vocaux.
Tiens, @Doctolib utilise dorénavant nos données de santé pour entrainer des modèles d’IA 👀 pic.twitter.com/4hbquADo7R
— David Libeau (@DavidLibeau) August 10, 2024
« Nous veillons à obtenir le consentement libre et éclairé des utilisateurs avant d’utiliser certaines de leurs données pour entraîner nos modèles. À la différence d’autres acteurs du numérique, nous offrons à nos utilisateurs la liberté de choisir en toute transparence », tient à rassurer un porte-parole de Doctolib. La semaine dernière, X se faisait taper sur les doigts par les régulateurs européens pour avoir entraîné Grok sur les publications de ses utilisateurs à leur insu.
De son côté, Doctolib s’apprête à déployer deux nouveaux outils alimentés par la technologie. Le premier est un assistant qui sera en mesure de remplir automatiquement le dossier médical d’un patient en écoutant et analysant les conversations. Il est en test avec 360 médecins et devrait être lancé à l’octobre.
Le second, prévu pour 2025, consistera en une IA vocale visant à faciliter la prise de rendez-vous par téléphone. Elle sera même capable de détecter l’urgence d’une situation à partir du ton de la voix du patient. Doctolib ne cache pas ses ambitions : « devenir une référence de l’IA en Europe ». Car la plateforme en est persuadée, « la santé est l’un des secteurs qui va le plus profiter de l’IA ces prochaines années », fait valoir son porte-parole.
Vous pouvez désactiver la collecte de vos données
Mais pour cela, il faut avoir accès à beaucoup de données. La plateforme insiste sur le fait que les informations utilisées seront pseudonymisées ; il n’y aura pas de moyen de les connecter directement à l’utilisateur concerné. De même, il est possible de simplement refuser la proposition, ce qui n’affectera en aucun cas l’expérience utilisateur ou l’accès à l’application.
Si vous acceptez mais souhaitez faire marche arrière, c’est aussi possible. Dans ce cas, il suffit de vous rendre dans votre compte puis vos préférences. Cliquez sur « Amélioration des services », puis désactivez l’option.
D’autres technologies alimentées à l’IA sont dans les petits papiers de Doctolib. Un « assistant à la prévention » permettra d’améliorer le suivi des vaccinations, des dépistages et des maladies chroniques. Un outil de codification des données médicales simplifiera, pour sa part, le travail des praticiens.
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