
C’était le projet phare qui devait marquer les esprits pendant les JO. Des véhicules électriques à décollage vertical, capables de transporter des passagers au-dessus des embouteillages parisiens. Un concept digne de la science-fiction, porté par le Groupe ADP et la start-up allemande Volocopter.
Mais le 8 août, soit à peine 48 heures avant le début des festivités olympiques, les promoteurs du projet ont jeté l’éponge. La raison ? Une simple histoire de paperasse, ou plus précisément, de certification.
Les moteurs de ces engins futuristes n’ont pas obtenu le feu vert des autorités à temps. Un “décalage de quelques semaines” qui a eu raison des ambitions olympiques du projet. Edward Arkwright, directeur général exécutif du Groupe ADP, parle d’une déception, tout en soulignant qu’aucun compromis n’était envisageable en matière de sécurité.
Le rêve s’envole
Ce n’est pas la première fois que le projet connaît des turbulences rappelle Libération. Il y a quelques mois déjà, les ambitions avaient été revues à la baisse. L’idée initiale de transporter des passagers payants avait dû être abandonnée, faute de certification de l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA).
Le plan B ? Des vols de démonstration sans passager, au départ d’une plateforme flottante sur la Seine, près d’Austerlitz. Même ce plan de repli n’a pas pu se concrétiser.
Dirk Hoke, PDG de Volocopter, pointe du doigt un sous-traitant américain. Les moteurs ont dû être renvoyés outre-Atlantique pour des contrôles supplémentaires. Un aller-retour fatal qui a scellé le sort du projet pour ces JO.
Le projet de taxis volants était déjà mal parti. La mairie de Paris, par exemple, y était farouchement opposée. Pour les élus municipaux, ces engins représentaient une “aberration écologique”. Un recours en justice avait même été déposé contre l’arrêté autorisant la création de l’hélistation d’Austerlitz.
Si le Conseil d’État avait initialement donné tort à la municipalité, une décision sur le fond est attendue pour l’automne. Une bataille juridique qui illustre les défis réglementaires auxquels font face ces nouvelles technologies de transport.
Premier vol en fin d’année ?
Malgré ce faux départ olympique, les promoteurs du projet ne baissent pas les bras. Ils visent désormais un premier vol “d’ici à la fin de l’année”. Des démonstrations avec un prototype sont prévues à l’aérodrome de Saint-Cyr-l’École, dans les Yvelines.
L’autorisation d’exploitation de la plateforme d’Austerlitz court jusqu’au 31 décembre. Un délai qui laisse une marge de manœuvre pour concrétiser ce projet ambitieux, même si ce sera loin des projecteurs olympiques.
Le Volocity, l’appareil conçu par Volocopter, n’a rien d’un jouet. Avec ses 18 rotors disposés en couronne au-dessus du cockpit, il incarne une vision futuriste de la mobilité urbaine. Reste à savoir si cette vision saura s’adapter aux contraintes du présent. Et elles sont nombreuses.
Les taxis volants n’ont pas volé dans le ciel de Paris pour les JO 2024 à cause d’un retard dans la certification des moteurs. Le projet a rencontré de nombreux obstacles, dont l’opposition de la mairie de Paris. Les promoteurs visent désormais un premier vol d’ici la fin de l’année, loin des projecteurs olympiques.
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